Enduits, plâtre, peintures et vernis écologiques

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Une autre application courante de la bio-construction concerne les enduits : chaux, plâtre, peintures, vernis…

enduits-ecologiquesComment choisir son enduit respectueux de l’environnement ?

Les enduits intérieurs et extérieurs

On établit une distinction entre les enduits intérieurs et extérieurs. Ces derniers sont principalement composés de chaux ou de ciment, de sable et d’additifs.

Les enduits extérieurs à forte teneur en ciment imperméabilisent la maçonnerie contre les projections d’eau, mais empêchent la diffusion de la vapeur d’eau. Les enduits synthétiques ont le même problème mais peuvent être rendus microporeux par l’utilisation de résines silicone sans lesquelles l’humidité infiltrée risque de faire écailler des morceaux d’enduit. Les résines composites parfois employées (polyester insaturé, résines époxy et résines au méthacrylate de méthyle ou au polyuréthane) sont fabriquées selon des procédés peu respectueux de l’environnement, et peuvent dégager des isocyanates et de l’épichlorhydrine toxiques. Les résines silicone contiennent pour la plupart des agents de conservation, car leurs composants organiques constitueraient sinon un terrain privilégié pour les champignons et les algues. Toutefois, la question de savoir si des substances chimiques se dégagent de l’enduit n’a pas encore été étudiée.
Les revêtements plastiques épais (RPE), même en fine couche, demeurent élastiques et sans fissures, et peuvent être colorés à volonté, alors que les enduits minéraux doivent être peints lors d’une opération distincte. Dans des conditions normales, il est préférable d’opter pour des enduits classiques à base de chaux naturelle et sable capables d’absorber et de rejeter l’humidité. Les enduits à base de ciment peuvent contenir un produit toxique, le chrome VI, responsable des eczémas dont souffrent les maçons. Les enduits à forte teneur en chromates doivent porter la mention R 43, « possibilité de sensibilisation en cas de contact cutané ».

Les enduits extérieurs peuvent être additionnés de polystyrène (produit polluant), de vermiculite ou de perlite (plus recommandés pour l’environnement) afin de constituer des enduits isolants qui contribuent à l’isolation thermique des murs. Les enduits intérieurs contiennent pour la plupart du plâtre qui, en raison de sa structure poreuse, possède de bonnes propriétés d’absorption de l’humidité. Les enduits plâtre sont faciles à travailler car ils accrochent mieux, sur différents supports, que les enduits bâtards.

Certains enduits intérieurs sont eux aussi additionnés de résines synthétiques, par exemple pour être lavables. Mais la possibilité de dégagements gazeux les rend dans l’ensemble peu recommandables. Les enduits à base de terre crue connaissent un succès grandissant, car ils ont une action bénéfique sur l’atmosphère ambiante. Il est de nouveau à la mode de recouvrir les murs d’un simple enduit, ce qui remet au goût du jour différentes techniques de crépi décoratif. Afin d’assurer un meilleur accrochage de l’en duit, en particulier sur les fonds farinants, un fixateur de fond ou un pont de liaison à base de cellulose ou de matière synthétique doit être appliqué sous forme liquide. Si le support présente des lézardes profondes ou contient différents matériaux (bois, métal), Support d’enduit formé d’un treillis synthétique,  métallique ou en jonc doit être employé. Pour une finition propre et une protection durable des angles et des arêtes, on emploie des bandes métalliques, souvent en aluminium( dont la production nécessite d’importantes quantité d’énergie) ou en acier galvanisé (souvent recouvertes de PVC)

Pour l’intérieur, le liant de prédilection est le plâtre, plus fragile.

Les différents recouvrements de mur selon leur composition

1, -La chaux

C’est l’un des plus anciens et des plus beaux matériaux de construction utilisé par l’homme. Délaissée au profit du ciment depuis le début du XXème siècle, elle retrouve ses lettres de noblesse. Les bricoleurs et les professionnels du bâtiment soucieux de l’environnement et de la qualité de la vie redécouvrent les vertus de ce fantastique matériau. Il est facile à mettre en œuvre en respectant quelques principes essentiels, mais surtout il respire et crée ainsi des ambiances saines et naturelles.

2, -Le plâtre

Il en existe 3 types :

  • celui composé de gypse naturel (que l’on extrait de carrières),
  • celui qui est à base de phosphates (phosphogypse),
  • celui produit à base de sulfates provenant de la dépollution des fumées de combustion.

Ces deux derniers gypses sont des sous-produits de processus industriels (souvent issus de la production d’engrais phosphatés). D’un point de vue technique, le plâtre naturel est préférable au plâtre « synthétique », car il est plus hygroscopique (meilleure régulation de l’humidité).

D’un point de vue « écologique », il faut veiller à acheter du plâtre qui ne soit pas radioactif… Si l’on ne peut se fier à telle ou telle « marque », il apparaît que les plâtres composés de gypse naturel sont moins radioactifs que les autres. La France, notamment, produit des quantités importantes de gypse naturel en carrières.

Pour les plâtres à base de phosphogypse, certains présentent un risque de radioactivité, qui provient du minerai de base dont est extrait le phosphogypse, minerai parfois accompagné d’uranium. Cela ne veut pas dire que tous les plâtres synthétiques sont à éviter ; certains pays (comme l’Allemagne) producteurs de tels plâtres imposent des normes strictes qui les rendent tout à fait propres à la construction.

Enfin, il y a peu de différence de prix entre le plâtre naturel et le plâtre synthétique.

3, – L’argile

Utilisé comme enduit au même titre que le plâtre. Il a comme avantages, d’être encore plus hygroscopique et de mieux absorber les sons que ce dernier. Par contre, étant plus poreux (ce qui explique sa plus grande hygroscopicité), il est moins résistant mécaniquement.

Il est donc déconseillé dans les chambres d’enfant par exemple. Attention, il vaut mieux ne pas tapisser ou peindre un mur enduit à l’argile, cela diminuerait la porosité de l’ensemble, alors que l’on utilise l’argile pour augmenter celle-ci. Il est néanmoins possible d’appliquer un enduit de finition à l’argile si l’on veut en changer la couleur.

4, -Les peintures

Les peintures sont disponibles en versions « bio ». Essentiellement à base d’ingrédients naturels (au contraire des peintures classiques), elles évitent les solvants, liants et pigments toxiques. Elles sont de ce fait beaucoup plus saines pour notre santé et notre environnement que les autres peintures. Leur coût est semblable à celui des peintures classiques, à qualité égale.

Attention, peintures naturelles ne veut pas dire que l’on peut déverser les fonds de pots dans l’évier ! Si elles ont un impact limité sur notre environnement, il y a d’autres moyens de s’en défaire que de les rejeter dans les cours d’eau ou dans le sous-sol.

Fabriquer sa peinture

Il est possible de faire vous-même votre peinture (intérieure) écologique, à base de chaux (aérienne / éteinte), d’eau ou de lait écrémé et éventuellement de pigments. Le lait apporte de la caséine (une protéine), qui « fixe » la peinture et lui donne un teint mat de « peinture ancienne ». Il est également possible de fabriquer soi-même des peintures extérieures, mais en modifiant les ingrédients.

Une large gamme de couleurs et de finitions (mat, satiné, brillant…) peut être obtenue avec des enduits, peintures, ou stucs naturels à base de lait de chaux.

5, -Les autres matériaux

La bioconstruction permet d’utiliser des matériaux naturels courants et peu chers :

  • murs en terre cuite ou crue,
  • murs en bois cordé (faits de mortier et de « bûches »),
  • maisons à ossature bois… (voir notre page consacrée à l’autoconstruction et aux maisons de paille et en bois)

Les revêtements de sol écologiques

  • le plus connu est le linoléum,
  • terre cuite,
  • carrelages en céramique,
  • pierres naturelles,
  • bois,
  • moquettes en fibres végétales (coco, jute…)

Voilà autant d’alternatives aux revêtements de sol classiques à base de dérivés de pétrole.

Les revêtements de toits

Pour les toits plats (toits terrasse) ou pentus, on peut éviter le traditionnel « roofing » en utilisant du latex, ou créer une toiture végétale.

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