La peinture, utilisée sur les murs intérieurs et extérieurs ou pour repeindre des meubles par exemple, contient de nombreux produits chimiques. Ils polluent l’air mais aussi la terre et les eaux lorsque les pots sont abandonnés n’importe où. Pour l’Homme, il convient de se méfier des perturbateurs endocriniens. Mieux vaut donc se tourner vers la peinture écologique, aussi appelée peinture naturelle ou bio. Elle est plus respectueuse de l’environnement comme de la santé humaine. Est-elle pour autant 100% saine ? Aussi efficace qu’une peinture conventionnelle ? Quelles sont les précautions à prendre ? On vous dit tout ce qu’il y a à savoir sur la peinture écologique.
Que contiennent les peintures écologiques ?
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Les peintures écologiques se passent de résines d’origine pétrochimique, ou du moins limitent leur utilisation. Ces produits polluants sont remplacés par des ingrédients naturels, d’origine végétale ou minérale. On peut citer la chaux, l’argile, la protéine de lait (caséine), le silicate, les huiles de soja, de lin ou de ricin. La dilution se fait à l’eau ou à l’huile essentielle, par exemple d’agrumes ou de pin. Des charges minérales comme la craie ou la poudre de marbre sont ajoutées pour conférer à la peinture écologique son épaisseur et sa résistance. Pour les teintes, les fabricants utilisent des pigments minéraux extraits de terres colorées comme l’ocre, l’argile ou la spinelle.
Peinture écologique = zéro produit chimique ?
Toutes les peintures écologiques ne sont pas garanties sans produits chimiques. On trouve des peintures bio composées à 100% d’ingrédients naturels, tandis que d’autres le sont à 95 ou 98%. Certaines marques utilisent une petite part d’additifs pétroliers pour réduire le temps de séchage et garantir une meilleure stabilité sur la durée.
La peinture écologique est-elle polluante ?
Malheureusement, toutes les peintures, même naturelles, sont polluantes. Car elles contiennent et libèrent des composés organiques volatils (COV), nocifs tant pour l’environnement que pour la santé humaine. Impossible de les éviter ! Il convient donc d’aérer au maximum plusieurs jours après avoir peint pour évacuer le maximum de COV. Si la réglementation autorise jusqu’à 30g/l de COV, les peintures bio ne dépassent pas les 5 g/l. Certaines en conviennent même moins de 1g/l.
Et côté qualité ?
Les peintures écologiques sont d’aussi bonne qualité que les peintures conventionnelles. Elles s’appliquent de la même manière, sont aussi couvrantes et même lessivables. Les couleurs résistent bien au passage du temps comme aux UV. Les peintures à base de silicate de potassium ou d’argile ont l’avantage de réguler l’humidité intérieure. C’est donc idéal pour repeindre une salle de bain par exemple. Côté odeurs, les peintures naturelles en dégagent peu. A l’exception des peintures à base d’huile de lin, d’essences d’agrumes ou de pin. Mais cela reste un parfum agréable. Au niveau des couleurs, vous aurez un large choix grâce aux pigments naturels. Toutefois, quelques couleurs ne peuvent pas être obtenues avec des pigments naturels. C’est le cas notamment du rouge vif, du vert pistache et du jaune acide. Seul inconvénient des peintures écologiques : elles sont plus longues à sécher. Il faut compter environ six heures entre chaque couche.
A quels labels peut-on se fier ?
Pour choisir votre peinture écologique, vous pouvez vous fier aux labels NF Environnement, à l’écolabel (logo en forme de fleur) ou au label européen Natureplus. Le plus exigeant est le label Peinture Nature, délivré par Ecocert, qui garantit 100% d’ingrédients naturels. Toutefois, certaines marques ne demandent pas de label alors même qu’elles pourraient y prétendre. Cela vaut donc le coup de regarder la composition en rayon.
Peinture écologique : quelles précautions ?
La peinture, même la plus écologique, reste polluante. Il faut donc se conformer aux précautions d’usage indiquées sur l’emballage. La plupart relèvent du bon sens : aérer pendant les travaux de peinture et plusieurs jours après, porter des gants et un masque, protéger la nourriture, écarter les enfants et les animaux de compagnie. Il est moins nocif et moins polluant d’utiliser un pinceau, une brosse ou un rouleau plutôt qu’une bombe ou un pistolet. Avec la pulvérisation, on retrouve des résidus dans l’air plus longtemps mais ils se déposent aussi sur la peau et les cheveux. Pour nettoyer vos pinceaux, utilisez un vieux récipient et de l’eau savonneuse pour une peinture à l’eau ou de l’essence de térébenthine (portez des gants).
Que faire des déchets de peinture écologique ?
Même avec une peinture écologique, mieux vaut éviter de vider les résidus dans l’évier ou dans la nature. Rassemblez tout ce qui vous reste et rendez vous en déchetterie, c’est le plus sûr. Une collecte spécifique est proposée dans certaines communes, c’est peut-être le cas de la votre.
Certaines peintures écologiques sont compostables. Mais assurez-vous que cela soit garanti par le fabricant, au risque de ruiner tout votre compost !
Quelques informations supplémentaires
On parle de peinture naturelle lorsqu’elle contient au moins 95% d’ingrédients naturels. Mais, dans les faits, ce n’est pas vraiment respecté. Les fabricants de peinture n’hésitent pas à jouer la carte du greenwashing. Mieux vaut donc lire les étiquettes et se fier aux labels. Les peintures portant la mention « sans COV » en contiennent en fait moins de 5 g/l. De manière générale, les peintures mates contiennent moins de COV que les peintures satinées et brillantes. Le pic d’émission de COV est atteint trois jours après l’application. Aérez donc jusque là !