L’abeille est un insecte de la famille des Hyménoptères. Les premières abeilles ont vécu sur Terre bien avant l’Homme, il y a 50 millions d’années. Être social (bien avant l’Homme donc !), aucun de ses membres ne peut vivre seul. La colonie d’abeilles forme un tout. Elle est constituée d’une reine, d’une centaine de mâles ou faux bourdons (pendant la période de reproduction) et de plusieurs milliers d’ouvrières.
Une colonie organisée.
Il existe plusieurs espèces d’abeilles. La plus connue du fait de son utilisation en apiculture est l’Apis Mellifera L. On en trouve différentes races selon les régions du monde (en France, c’est la mellifica). Ces abeilles butineuses vivent dans des ruches, leur nid, où elles élèvent leur progéniture et conservent le miel pour l’hiver. La vie dans la ruche, qu’elle soit naturelle ou construite par l’homme, est parfaitement réglée. La reine ne fait que pondre les œufs fécondés par les faux-bourdons. Elle donne naissance aux ouvrières de la ruche. Du nettoyage de la ruche à la récolte du nectar, ces ouvrières changent de tâches tout au long de leur vie.
Le précieux nectar, le miel
Intéressons-nous principalement à la récolte du nectar. Les ouvrières destinées à cette tâche, partent dès le levé du soleil à la recherche de fleurs. Posée sur la fleur, elle pousse les pétales pour laisser passer sa trompe et récupérer le nectar. L’abeille le conserve dans son jabot. De retour à la ruche, elle déverse sa récolte dans la bouche des ouvrières chargées de déposer le nectar dans les alvéoles de réserve. Le passage dans la bouche apporte de la salive et des sucs digestifs. C’est ainsi mélangé que le nectar est déposé dans les alvéoles. Les ouvrières ventileuses vont évaporer le trop plein d’eau. Puis l’alvéole sera scellée à la cire et le miel ainsi parfaitement conservé.
La première consommation humaine date d’environ 10 000 ans avant notre ère. A l’époque, le miel était cueilli sur les arbres, dans les ruches sauvages. Aujourd’hui, les apiculteurs construisent des ruches plus pratiques pour lui. Pour la récolte, ils choisissent une belle journée afin que la majeure partie des abeilles soient parties butiner. Ils enfument légèrement la ruche pour limiter les piqûres des gardiennes (elles font le plein de miel en réaction à un danger. La piqûre leur ferait lâcher leur réserve). Les cadres de la ruche sont retirés, dé-bouchonnés, et vidés de leur miel. Ainsi récupéré, il décante 48 heures, avant d’être conservé en pot, afin de faire remonter à la surface les bulles d’air et la cire.
Le miel est donc un produit naturel, provenant des fleurs et du soin des abeilles. L’eau qui reste après le travail d’évaporation des abeilles tourne autour de 18%. Ce qui donne un nectar très majoritairement composé de sucre. On ne trouve que très peu de saccharose. Celui-ci est hydrolysé et se trouve sous forme de fructose et de glucose. C’est ce que l’on appelle le sucre inverti. C’est cette particularité qui permet au miel de rester onctueux voire liquide. Riche en sucres, le miel apporte une source de combustible au corps. D’après certains chercheurs, le miel serait le sucre idéal pour les sportifs.
En très petite quantité, le miel contient également des éléments de haute valeur qualitative : vitamines du groupe B (B3, B2, B5) et minéraux (calcium, cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, potassium et zinc). N’oublions pas qu’avec eux, un ensemble d’antioxydants est présent. Alors bien sûr on ne peut pas remplacer les fruits et légumes par du miel pour trouver ces bienfaits. En revanche, pourquoi pas remplacer le sucre, exempt de tout ’intérêt nutritionnel, par du miel le plus souvent possible ? Ce d’autant que le miel a un pouvoir sucrant supérieur au saccharose grâce à la présence de fructose.
C’est d’ailleurs son côté sucrant qui prime aujourd’hui dans l’utilisation du miel. Dans l’histoire, il servait aussi un rôle médicinal. Il aidait à la cicatrisation tout en protégeant les blessures contre l’infection. Peut-être même, diminuait-il la douleur par des vertus anti-inflammatoires (Utilisation encore commune dans les contrées où les services médicaux sont rares…)
En dehors des produits de la ruche, les abeilles rentrent dans l’écosystème : leur rôle de pollinisation, bien que moins connu, est essentiel à la biodiversité. En effet, lorsque l’abeille butine une fleur, du pollen se dépose sur son corps. Lorsqu’elle va butiner une autre fleur, une partie des graines de pollen tombe de son corps dans cette autre fleur. Les plantes de la même espèce reçoivent ainsi leur nécessaire reproductif. Même si les abeilles ne sont pas l’unique moyen de pollinisation (autres insectes, vent..), leur place est de taille dans l’agriculture.
Une espèce menacée
Le miel est si précieux que les apiculteurs surveillent de près l’évolution de ses ruches. Il est le premier à voir les anomalies et peut ainsi alerter l’Etat pour prendre des mesures le cas échéant. Malheureusement, depuis quelques années, aucune autorité ni spécialiste ne peut empêcher l’abandon de ruches (même sauvages) par des milliards abeilles. L’espèce disparaît peu à peu et nul ne peut expliquer réellement la raison.
Albert Einstein aurait dit que lorsque l’abeille disparaîtra, il ne restera plus que 4 ans à vivre à l’homme. Si cela était vrai, cela pourrait bien être un autre signe d’alerte à la fin d’une ère…
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