Créer des biotopes dans son jardin

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Haies de thuyas taillées, arbustes exotiques, cyprès et sapins bleus clôturent certains jardins au mépris de l’équilibre écologique. paillage-jardinL’avifaune, les papillons et les insectes de nos régions ne trouvant pratiquement aucune nourriture dans ces plantations venues d’ailleurs. De nombreux aménagements sont pourtant faciles à installer dans votre jardin naturel afin d’accueillir davantage de biodiversité.

Aménager son jardin pour la biodiversité

Inutile d’être une jardinier paysagiste chevronné, vous arriverez avec un peu d’imagination et des matériaux de récupération à rendre plus accueillant votre jardin. Vous avez déjà installé des nichoirs pour les oiseaux et vous faites votre compost.  Vous récoltez l‘eau de pluie pour votre potager ? C’est un bon début. Voici quelques idées d’aménagements à installer dans votre espace vert pour varier de la pelouse.

La haie vive naturelle

Des haies champêtres laissées à l’état sauvage peuvent remplacer avantageusement une haie monospécifique.  Si elles sont régulièrement éclaircies, les espèces locales peuvent être utilisées pour former une haie épaisse. Pour autant que vous la souhaitiez régulière vous pouvez même la tailler au carré.

Sur le plan écologique comme au plan esthétique, il est intéressant d’associer plusieurs espèces végétales dont les périodes de floraison ne coïncident pas. Si vous souhaiter être dissimulés toute l’année, vous pouvez opter pour une haie de hêtres pourpres dont les feuilles sont marcescentes. Cette caractéristique signifie que les arbres conservent leurs feuilles mortes et flétries durant tout l’hiver. Vous pouvez combiner des espèces comme le hêtre, le troène, l’aubépine, l’if, la viorne, le prunellier, le poirier et le pommier sauvage.

Afin que les arbres à croissance rapide n’étouffent pas les autres, il faut toujours planter des groupes de trois ou cinq individus de la même espèce.

Les haies et les arbustes de nos régions offrent nourriture plus riche et un habitat à de nombreux mammifères. A titre d’exemples, le noisetier abrite plus de 70 espèces d’insectes, l’aubépine 150.

Le plessage d’une haie champêtre.

Les propriétaires de maisons mitoyennes ne doivent pas renoncer à une hale pour clôturer leur lopin de terre.

Une haie, construite avec des tiges de saules croisées plantées dans le sol et bien arrosées, se développera dès que les rayons du soleil printanier viendront réchauffer le jardin.

Les jardiniers expérimentés tressent les rejets dans le treillis de la haie de saules. Ainsi, elle ne s’étend pas, et devient aussi épaisse qu’une clôture de planches, constituant une véritable réserve alimentaire pour les premières abeilles du printemps.

Cette technique ancestrale revient au goût du jour.  De nombreux ateliers nature y sont consacrés. Vous pouvez également concevoir une cabane pour les enfants. Ils trouveront non seulement l’idée de s’y cacher très agréable mais ils seront aussi protégés des rayons du soleil en été. Vous trouverez en jardinerie des kits pour vous lancer.

haie-morteUne haie morte pleine de ressources

Si l’on dispose d’un peu de place dans son jardin, il faut prévoir un tas de branchages et de bois mort, ou empiler des branches, des plantes vivaces mortes, des planches pourries et de vieux cageots.  Ce bois mort constitue un biotope pour certains insectes et reptiles utiles, les hérissons viennent y passer l’hiver, et les oiseaux y nidifient. Le bois coupé sera rapidement décomposé par les petits animaux, et l’on peut reconstituer le tas sans jamais le voir augmenter.

Par ailleurs, le bois mort est un terrain idéal pour planter des framboisiers, car il reproduit les biotopes naturels des forêts de notre zone climatique.

Cette méthode présente le double avantage d’utiliser les branches mortes qui trainent et de réaliser des séparations dans le potager. Ces séparations peuvent limiter la propagation de certaines plantes qui ont tendance à s’étendre.

Les branches mortes constituent d’ailleurs la première couche de la lasagne en permaculture.

muret-pierres-sechesLe muret de pierres sèches

Le tas de pierres est un autre biotope prisé par de nombreux animaux. Bien orienté, il procurera de la chaleur aux lézards qui viennent se réchauffer sur les pierres exposées au soleil. À l’ombre, ces pierres se couvrent de mousses diverses. Orvets et crapauds s’y cachent le jour et trouvent là de la nourriture en abondance.

Le mur de pierres sèches est sans conteste un biotope remarquable, mais également le plus utile du jardin. Présent un peu partout autrefois, dans les champs ou dans les cultures en terrasses, il a peu à peu été remplacé par des murs de béton ou de pierres scellées, et les animaux et les plantes ont disparu. Pourtant, ces murs constituent un habitat de choix pour les insectes, les araignées et les lézards, mais également pour de nombreux végétaux. Les papillons profitent de la chaleur emmagasinée dans les pierres. Les murets de pierres sèches retiennent la terre sur les sols en pente et servent de délimitation ou de bancs sur les terrains plats.  Dans la mesure du possible, on utilise les pierres du terrain ou celles ramassées dans les alentours Avec un peu de chance, un agriculteur sera heureux de se débarrasser des pierres qui envahissent son champ.

Pour construire un mur, une quantité considérable de pierres est nécessaire. Si le muret ne dépasse pas 60 cm, les fondations sont inutiles. Vous pouvez faire un lit de gravier si vous le souhaiter.

La règle pour la construction d’un muret est que sa base présente une largeur égale à un tiers de sa hauteur. Les murs tiennent grâce au poids des pierres. Si elles sont irrégulières, il suffit de placer la face la plus large en façade pour obtenir l’inclinaison souhaitée. Le mur doit avoir une inclinaison de 15° par rapport à la pente.

spirale-aromatiquesLa spirale d’aromatiques en pierres

Les spirales de plantes aromatiques sont également conçues avec des pierres. Vous partez d’un schéma en forme de colimaçon. Les pierres les plus lourdes en dessous.  On choisit les pierres les plus grandes et les plus à plates, que l’on dispose sur la première  rangée. Puis on superpose des pierres plus petites, et on comble les anfractuosités avec de la terre et du sable pour faciliter la pousse des végétaux.

Vous pouvez y intégrer quelques bûches percées pour les abeilles ou y enterrer un abri pour les bourdons. La spirale a, outre son aspect esthétique, comme avantage de procurer des biotopes différents sur un petit espace. La chaleur (ou la fraîcheur) des pierres apportent des conditions optimales aux aromatiques.  Du fait de sa conception et donc de son système de drainage, les plantes du haut bénéficient d’un sol plus sec et bien drainé.

L’hôtel à insectes.

Depuis quelques années, ils apparaissent dans nos jardins mais aussi dans les parcs, dans les cours d’école ou même dans les cimetières depuis la mise en application de la gestion différenciée.

Ils sont devenus un peu le symbole de la biodiversité au jardin. Souvent compartimentés en « niches » constitués de matériaux différents (paille, bambous, pommes de pin, argile, …)  ils sont conçus pour accueillir deux grands types d’auxiliaires de jardin : les prédateurs des ravageurs  (coccinelles, perce-oreilles,  chrysopes, ..)  de nos cultures et les pollinisateurs (abeilles, papillons, ..) . Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.

grenouille-verte-mareLa mare naturelle

Une mare naturelle n’accueille pas de poissons. C’est la première règle à respecter si vous désirez une belle biodiversité dans votre plan d’eau. Les poissons perturbent l’équilibre biologique de la mare car ce sont des prédateurs des grenouilles et autres batraciens (tritons, crapauds, ..)

L’emplacement de la mare est primordial. Trop ombragée par les arbres, les feuilles mortes qui s’y décomposeront enrichiront la mare avec excès. Ce phénomène aboutira à une asphyxie de la vie animale et végétale par un phénomène appelé l’eutrophisation. A l’inverse, un ensoleillement trop important empêchera un développement des algues et des plantes.

Il est donc essentiel de créer un biotope dont les caractéristiques soient optimales .

Pourquoi créer différents biotopes au jardin ?

Tous les organismes interagissent les uns avec les autres et aucune communauté biotique ne peut vivre isolément. L’environnement lui fournit les besoins en matériaux et en énergie et des conditions de vie à une communauté d’organismes.

La notion d’écosystème

Une communauté biologique qui interagit avec l’environnement non- vivant s’appelle un écosystème.

Un écosystème peut être naturel ou artificiel, temporaire ou permanent.  Il peut s’agir d’un étang, d’un récif corallien, d’une prairie, d’un village, d’un aquarium. Tous peuvent être considérés comme des écosystèmes. Un écosystème peut être défini comme un système dynamique qui comprend à la fois des organismes biotiques et un environnement abiotique influençant les propriétés de l’autre et tous deux nécessaires pour le maintien de la vie.

Le concept d’écosystème a été mis de l’avant pour la première fois par Sir Arthur Tansley en 1935.

Les écosystèmes peuvent être reconnus comme des unités de paysage autorégulatrices et autonomes dans la nature.

Deux grandes catégories d’écosystèmes peuvent être distinguées : les écosystèmes terrestres et les écosystèmes aquatiques.

Les forêts, les prairies et le désert sont les principaux exemples d’écosystèmes terrestres tandis que les étangs, les lacs, les mares,  les ruisseaux ou les estuaires marins d’eau salée représentent les écosystèmes aquatiques.

Les activités humaines peuvent transformer des écosystèmes naturels en écosystèmes anthropiques ou artificiels, par exemple des forêts naturelles ont été coupées et les terres converties en plantations d’arbres ou en systèmes agricoles.

Les besoins d’une communauté biologique

Tous  les organismes ont besoin d’énergie pour leur processus de vie.  Cette énergie est produite par le processus de photosynthèse des plantes vertes.  Les plantes vertes sont appelées producteurs. Les producteurs sont autotrophes, c’est-à-dire qu’ils s’auto-entretiennent.

Dans les écosystèmes terrestres, les autotrophes sont habituellement des plantes à racines telles que des arbustes d’herbes et des arbres tandis que dans les écosystèmes aquatiques profonds, les plantes flottantes appelées phytoplancton sont les principales autotrophes.

Il existe différentes catégories de consommateurs.

  • La première catégorie est celle des consommateurs primaires qui sont des animaux herbivores et dont l’alimentation dépend de producteurs ou de plantes vertes. Les insectes, les lapins, les vaches chèvre sont les consommateurs primaires. Les herbivores servent de principale source alimentaire aux carnivores.
  • Les consommateurs secondaires sont des carnivores et des animaux adaptés pour consommer les herbivores.
  • Les consommateurs tertiaires sont les principaux carnivores qui s’attaquent à d’autres carnivores et herbivores. Le vautour, les tigres, etc. sont connus comme des consommateurs tertiaires. Outre les différentes catégories de consommateurs, les charognards parasites font également partie des consommateurs.

Les parasites utilisent les tissus vivants de différents végétaux et animaux comme nourriture alors que les charognards utilisent les restes d’animaux et de plantes.

Les champignons et certaines bactéries incapables de produire leur nourriture vivent sur des plantes mortes ou en décomposition ou des parties d’animaux et sont des consommateurs d’un type particulier appelé décomposeurs.

Dans un écosystème sain, les populations sont en équilibre et se régulent naturellement.

La fonction écologique du biotope

Le biotope constitue le milieu dans lequel les populations interagissent entre-elles et avec lui.

L’écosystème est donc également constitué des composants abiotiques ou autrement dit ,non vivants.

Parmi les facteurs abiotiques, les plus importants sont les facteurs climatiques et les facteurs édaphiques. 

Les facteurs climatiques se composent de la température, de l’humidité, de la pluie et de la neige

Les facteurs édaphiques représentent l’ensemble des facteurs liés aux substrats, sol ou eaux. Ils peuvent être chimique comme la salinité ou encore physique (profondeur,…)

Ainsi, plus vous créez des biotopes variés dans votre jardin, plus vous favorisez l’installation d’écosystèmes différents .

 

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