Le coût environnemental associé à la production de viande est très élevé. En effet, celle-ci nécessite l’utilisation de beaucoup de terres arables pour produire les grains qui nourriront le bétail. La production d’une livre de protéines de bœuf nécessite 20 livres de protéines végétales.
La liste des méfaits de l’élevage intensif est longue : pollution des sols, rejet massif de gaz à effet de serre, déforestation…
Depuis quelques années, des chercheurs travaillent à produire de la viande in vitro ou en laboratoire. Selon plusieurs d’entre eux, c’est la solution de l’avenir, parce que le végétarisme serait difficile à imposer à la population mondiale. Par ailleurs, plusieurs chercheurs pensent que la production de viande en laboratoire serait plus éthique, car on cesserait de maltraiter et de manger des animaux.
La viande in vitro –du muscle pur – serait produite à partir de tissus cellulaires animaux mis en culture dans de grandes citernes. Ces techniques d’ingénierie tissulaire ont été mises au point pour régénérer des organes ou produire de faibles volumes de protéines destinées à un usage médical. De la chair de poisson a ainsi été cultivée en petite quantité au cours de recherches menées par la NASA.
Malheureusement, pour l’instant, la production de viande in vitro ne se fait pas sans problème. En effet, les quelques personnes qui ont goûté à de la viande créée de cette façon ont mentionné que c’était loin d’être une expérience gastronomique.
Le problème du goût est important, mais il y a aussi celui de la texture. Les différentes textures de la viande sont dues aux mouvements de l’animal. Certaines coupes sont plus tendres que d’autres en fonction du degré de sollicitation des muscles. Des chercheurs de l’Université des technologies, aux Pays-Bas, essaient de concevoir des bioréacteurs qui simuleraient la contraction et la décontraction des cellules de viande in vitro afin d’élaborer différentes textures. On estime que, d’ici six ans, on aura réussi à produire de la viande hachée in vitro qui sera assez appétissante pour être utilisée dans les pizzas et dans les sauces, notamment.
La question des coûts est un autre élément à prendre en considération. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, la viande in vitro sera très chère, probablement deux fois plus que la viande naturelle.
Un rapport d’expert publié fin mars a étudié la viabilité économique d’un passage à une industrie de la viande in vitro. Selon ce rapport, il serait à terme possible de produire de la viande artificielle pour un coût de 3.300 à 3.500 euros la tonne, alors que la tonne de viande de poulet de batterie coûte actuellement 1.800 euros. Toutefois, ces estimations ne comptabilisent pas les coûts de recherche et développement encore indispensables pour produire industriellement de la viande artificielle.
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